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Ateliers Université de Dijon - 2023

Atelier Podcast #4 : Initiation au montage

Ces articles sont avant tout destinés aux étudiants suivant l’atelier Podcast et écriture sonore du Master Médias & Créations numériques de l’université de Bourgogne.

Initiation au montage :

Définition du montage :

« L’acte du montage consiste à coller entre eux deux éléments qui ne s’inscrivaient pas dans la continuité de l’enregistrement : ainsi commence le travail d’élaboration de l’œuvre radiophonique qui se construit et se tisse avec ses sutures, ses ellipses et ses ruptures, ses plans de coupe et ses échappées. Le montage agence une polyphonie de sons, de voix, de musiques, de silences. Il anime le récit, lui donne vie et consistance. Il fait ressortir les éléments par un relief ou une brillance d’intensité variable en mettant en lumière leur rôle et leur signification de manière plus intense. Après l’écriture du projet, l’esquisse du récit, la réalisation de l’enregistrement, le montage est une seconde écriture. On peut affirmer que le documentaire s’écrit véritablement au montage. »

Simone Douek, introduction à son chapitre 4 « Le montage, nœud du langage radiophonique » in L’acte radiophonique – Une esthétique du documentaire, Créaphis, 2021, p. 47.

Les différentes étapes du montage :

  1. Le dérushage
  2. La composition
  3. Le bout-à-bout/La matrice
  4. L’écoute et les corrections
  5. La réalisation
  6. Le nettoyage
  7. Le mixage

Comment se fait le dérushage ?

  1. On tri ses rushs :
    On les met dans deux dossiers de préférence, un dans lequel on va travailler l’autre de sauvegarde. Celui dans lequel on va travailler doit contenir tous les rushs et toutes les sauvegardes de projet Reaper.  
    On renomme les rushs, intervenants par intervenants, dates par dates.
    Les ambiances d’un côté, les situations sonores d’un autre, les interviews à part.
  2. Dans Reaper : On prend les interviews un par un. Et on les écoute en entier !
  3. On prend des notes ! Qu’est-ce qu’il y a dans le rush.
  4. On enlève au fil de l’écoute ce qui n’a pas d’intérêt, qui se répète, qui n’est pas bien dit. (On peut laisser ce qui n’est pas utilisé sur une piste muette en haut du montage)

Le montage :

  1. Le séquençage : La technique des petits bouts de papiers
    On reprend sur une feuille le titre des bout de rushs
    Une couleur pour les rushs, une couleur pour les ambiances
    On découpe
    On met côte à côte ce qui est cohérent = des séquences.
    On tente des enchaînements.
  2.      Les types de montage de séquences 
    (librement adapté de la classification de Simone Douek) :
    • Suture sonore : on prend un bruit, une situation sonore (un bruit de clé par exemple, de porte, une voiture qui passe, un chant d’oiseau, un « bonjour » ou une exclamation
    • Suture sémantique : le sens peut faire la liaison (soit la répétition d’un mot des deux côtés de la coupe, soit la continuité d’une unité de sens dans deux interviews différents permettra de les rapprocher)
    • Suture paradoxale : on peut mettre côte-à-côte deux séquences que tout oppose : le son, le rythme, l’énergie ou le sens. On joue le montage visible, perceptible (pour remettre du rythme ou attirer l’attention de l’auditeur.rice)
    • Suture entremêlée : on peut mélanger deux séquences sur un rythme court en alternant les coupes qui font alterner la séquence 1 et la séquence 2.
    • Suture suspens ou décalée : On va créer une attente en laissant une séquence ouverte d’un point de vue du sens ou bien en laissant une séquence volontairement obscure qui va appeler une explication qui viendra plus tard. La continuité sera suspendue le temps d’intercaler une autre séquence, une situation sonore, un micro, une musique…
    • Suture au micro : l’enregistrement d’un micro de votre part peut vous permettre de passer d’une séquence à une autre.
      • Tout cela permet de recréer un temps différent (condensé, rationalisé ou au contraire dispersé et déroutant) mais aussi de recomposer des espaces (on va passer d’une lieu à l’autre en moins d’une seconde, seul les ambiance sonores et les descriptions nous renseignent sur le type de lieu que nous traversons). L’écriture documentaire est une récriture du réel pour le rendre soit plus compréhensible, plus sensible, plus séduisant…
      • Chacun des choix du montage est un parti pris qui doit servir le sens et la forme du documentaire. Rien n’est gratuit. Tout doit pouvoir s’expliquer et s’argumenter.
      • Chaque choix de montage doit être fait dans le respect de la parole des personnes interviewées et de la vérité des propos. En tant que journalistes nous nous devons également de vérifier la réalité des faits énoncer et de recouper nos sources. Toute impossibilité de remplir ces conditions doit être révélées à l’auditeur soit par les choix du montage soit en l’énonçant dans un micro.
  3. Le bout à bout :
    On enregistre sous un nouveau nom le montage
    On déplace les bouts de sons sur le montage pour recréer ce que l’on a fait sur le papier
    On écoute tout le bout-à-bout en notant ce qui ne va pas.
    On replace en fonction des critiques.
  4. La réalisation :
    On reprend élément par élément pour les rendre cohérent
    On place les ambiances et on les enrichit
    On choisit les musiques

Le nettoyage :

  • On enlève les « heu », les répétitions, les bafouillis
  • On nettoie les coupes
  • On positionne précisément les ambiances et les musiques pour qu’elles commencent et terminent au bon moment
  • On prérègle les niveaux sonores

Le mixage


Les commandes (basiques) de Reaper :

Les zooms :

  1. Roulette de la souris
  2. Ctrl + roulette
  3. + ou –

Lecture :

  1. Lecture/stop : Barre d’espace
  2. Pause : Entrée
  3. Pour écouter une seule piste appuyer sur le S en début de piste.
  4. Pour Muter une piste appuyer sur le M au début d’une piste

Sélection :

  1. Cliquer sur un son le sélectionne
  2. Pour sélectionner plusieurs sons : maintenir crtl + clic gauche
  3. Fonctionnalité grouper = touche « G » pour créer des blocs qui sont solidaires et se déplacent ensemble

Couper :

  1. On positionne le curseur puis touche S : ça divise. On reproduit ça plus loin. On clique sur le bout entre les deux coupes et on peut soit le déplacer, soit le supprimer en appuyant sur « suppr ».
  2. Copier (Ctrl +C)/Couper(Ctrl +X)/Coller(Ctrl +V)
  3. Attention au magnétisme
  4. Attention à la sélection

Le volume :

  1. Le son général de la piste
  2. L’enveloppe de son (V)
  3. Créer un point (shift + clic)
  4. Faire varier le son en fonction de ces points
  5. Pour effacer un point de volume, clic droit dessus et « supprimer »
  6. Pour enregistrer le mouvement des fader en direct : clic droit sur le début de l’enveloppe sonore, sélectionner « Écrire », puis lire le son et moduler en direct.
  7. Rappuyer sur V pour cacher l’enveloppe

La Voix off/Les Micros

Le squelette de la voix off s’écrit tout au long de votre projet.

  • Lors de la rédaction de votre pitch/projet : écrire pourquoi vous voulez faire ce projet, quelle place a-t-il dans votre expérience personnelle ? Comme est-il relié à votre expérience personnelle ? D’où parlez-vous ?
  • Sur le terrain : qu’avez-vous remarquez ? Comment sont les paysages . Les odeurs ? Les impressions que vous avez ? Comment sont habillés les gens ? Que ressentez-vous ?
  • Lors du montage : prenez des notes :
    Qu’est-ce que qu’il manque dans les entretiens ?
    Quels éléments de contextes sont nécessaires pour comprendre ?
    Quelles transitions manquent ?
  • Quelles sont les différentes parties de votre voix off :
    Le titre, le nom de l’épisode
    Le chapô
    Les micros transitionnels
    Les étiquettes
    La désannonce
  • Quelles informations doivent être présents dans vos micros :
    Les 5 W : qui, quand, où, comment, pourquoi : What / Why / Where / When/ Who qui ne sont pas dans les entretiens
    Les présentations des intervenant.es s’ils ne sont pas présentés
    On explique tous les sigles et tous les noms compliqués
    Votre ressenti
    Les descriptions des lieux et des personnages si nécessaire
  • ATTENTION : Rien n’est gratuit, toute phrase doit servir à quelque chose.

Comment écrire une voix off :

  • On écrit pour l’oral, donc on parle pendant qu’on écrit. On essaie de trouver un ton fluide que l’on peut avoir en parlant.
  • On évite les mots que l’on ne dirait pas :
    remplacer le “nous” par “on”
    Éviter les mots d’articulations très écrits, du genre “Pourtant” “cependant” …
    Commencer les phrases par le point saillant, le truc exclamatif, le truc qui retient l’attention
    Faire des phrases courtes et simples
  • Choisir un style, un ton et conservez le tout le long. S’il y a une rupture cela doit avoir un sens.

Écoute de différentes voix off :

Sophie Berger 49.00

Sensible

Description

In Situ

Le Code a changé

Enquête, Décrire ce que l’on est en train de faire

Cliff hanger : poser des questions que vous allez résoudre plus tard (qui est-il ? pourquoi je le connais ?), Faire part de son étonnement

L’humour (attention à manier avec prudence)

La description du personnage et de la situation

Expliquer simplement les trucs compliqués

Heureuse comme une arabe en France

Conteuse

Chapô en deux parties

L’expérience personnelle

Les proverbes, la citation

Problématiser

18 novembre 2015 – L’assaut de Saint-Denis

Une voix-off tressée avec le reste

L’utilisation des tweets pour recréer une chronologie

La lecture


Choisir un générique

La musique ou l’ambiance :

  • sans ou peu de paroles…
  • avec des événements sonores
  • donne la couleur à votre série
  • donne la cohérence à votre série
  • elle a un sens !

Les micros sur le génériques : Quelles infos ?

  • Le titre de la série
  • Le titre de l’épisode
  • Les autrices-eurs
  • La thématique ou problématique de la série

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