Une série radiophoniques en 4 épisodes diffusée et produit par Making Waves pour clôturer sa Saison 2024-2025.
On entend trop peu ces voix ouvrières à la radio. C’est la phrase qui résonnait dans mon esprit alors que j’écrivais le livre Travailler, Travailler encore, les oreilles dans les entretiens que j’avais enregistrés avec les anciens dockers de Dunkerque. Des accents du nord, des rythmes rugueux, la colère à fleur de peau et le souffle de l’amiante. Elles racontent tellement ces voix sur le monde ouvrier, ses savoir-faire, la classe ouvrière, la lutte syndicale, la grève, la dure reconversion et puis l’idée essentielle de ne pas rester seul. Continuer à faire front face à la désindustrialisation et rebâtir ensemble leurs emplois. Sous la férule de Louis, ce groupe d’anciens dockers a créé une coopérative autour du bois, a rencontré les luttes altermondialistes et a embrassé les combats contre le réchauffement climatique. Une histoire de transmission entre les mouvements ouvriers du 20e siècle et ce que nous vivons politiquement aujourd’hui.
Pour celles et ceux qui sont incroyablement pressés vous pouvez déjà le précommandé le livre Travailler, travailler encore sur le site de Creaphis.
Pour les autres, je vous invite à aller l’acheter chez votre libraire dès sa sortie le 28 août 2025.
Et puis il y avait ces dizaines d’heures d’archives VHS que nous avait confiées la CGT locale. Des vidéos inédites et grésillantes enregistrées dans les années 1990 et témoignant de la dureté du conflit. Un super matériau sonore avec lequel jouer pour faire vivre une époque.
Alors, je me suis mis devant mon logiciel de montage sans trop savoir comment m’y prendre. Travaillant, pour la première fois pour un projet de cette ampleur, absolument seul. J’ai fait une première version, puis une deuxième, et heureusement les amis de Making Waves sont venus à ma rescousse. Grâce aux oreilles d’Alexandre Plank et Justine Diebling, le projet s’est transformé puis il a pris vie. Avec l’intervention décisive de Clément Nouguier qui a mis tout ça en musique, l’a rythmé et l’a coloré.
La série est disponible sur toutes les applications de podcast.

Épisode 1 : Travailler sur le port
Où est passé la classe ouvrière ? C’est la question qui me taraudait, moi qui suis né à la chute du mur de Berlin et qui ai grandi dans le Cantal. L’un des départements les plus ruraux de France. En 2014, j’ai eu un début de réponse. J’ai rencontré à Dunkerque un petit groupe d’anciens dockers. Il y a François, Georges et Louis. Ensemble ils tentent de raconter ce métier et ce savoir-faire, disparu brutalement en 1992 dans la désindustrialisation.
Épisode 2 : Classe ouvrière
Être docker c’est faire partie de la classe ouvrière. Un collectif soudé, solidaire qui permet de faire face à la dureté du travail et aux mépris des patrons. Louis nous raconte comment il s’est formé au syndicat et au PC. Et comment leur statut d’intermittent-dockers faisait de ces ouvriers les héritiers d’une tradition anarcho-syndicale.
Épisode 3 : L’adieu au port
En 1992, le gouvernement socialiste français met fin au statut d’intermittent-docker. Ce bastion syndical qui peut paralyser les ports incommode le néo-libéralisme triomphant. Fini la manutention à dos d’homme. L’heure est à la mécanisation, du tout container et de l’industrialisation du commerce maritime. A Dunkerque, la grève fait éclater le collectif des dockers, un e histoire de trahison qui dure jusqu’à aujourd’hui.
Épisode 4 : Rester groupés
Louis et ses camarades se retrouvent au chômage. Blacklistés du fait de leur engagement syndical, sans diplôme, ballotés de formation en formation, ils refusent de se séparer. Ensemble ils continuent à lutter dans le mouvement des chômeurs et crée une coopérative. Une brèche dans l’horizon qui leur permet de mettre à l’épreuve leurs idéaux d’autogestions et d’embrasser les luttes altermondialistes et écologistes.
Crédits
Avec : Louis Monteyne, Georges Plaetevoet, François Allouchery
Merci à L’union locale CGT de Dunkerque, Gilles Deplanque, Sylvain Ravetta, Patrick Buys, Guy Botin, Yves Le Doujet, Joël Cacciaguerra, Stephen Siméon, Hélène Monteyne, Esther Le Bellec et Nathalie Lagrega.
Prise de son : Franck di Razza et Antoine Tricot
Archives : Union locale CGT et Philippe Boulanger
Réalisation et mixage : Clément Nouguier
Production Making Waves : Alexandre Plank et Justine Diebling
Ce documentaire est dédicacé à Patrick Le Bellec