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Résonance #2 – De la douceur teutonne

En réponse à tous ceux qui disent : “L’Allemand c’est moche, ça sonne vraiment trop autoritaire et trop agressif”. Et bien… Non. Dans la musique allemande, il n’y a pas que Wagner et, en guise de poésie, il y a quand même bien mieux que les nazis hurlants dans les films de séries Z.
Voici quelques notes – hyperclassiques pour les allemands – pour vous prouver le contraire. Peut être aussi de quoi donner des idées aux profs d’allemand. Parce que je ne suis pas vraiment sûr que les « 99 Luftballons » de Nena sortis en 1983 (!) aident beaucoup à l’attractivité de l’allemand chez les jeunes français d’aujourd’hui. Je ne dis pas qu’il faut renouveler ces vieilles références par les derniers hits des pop-stars actuelles de l’industrie culturelle allemande (malheureusement les Tokyo Hôtel ne sont pas les seuls…). Mais même si on s’en tient à des artistes classiques, je pense que l’on peut en trouver quelques uns qui gagneraient à être connus.

Pour commencer, j’aimerais faire un petit hommage à Reinhard Mey. D’origine allemande, ce chanteur a, il est vrai, aussi chanté souvent en français. Mais si certains jeunes francophones des années 1970 ont connu ses chansons d’amour, celles en allemand des années 1990 n’en valent pas moins le détour. On pourrait le situer à mi-chemin entre un Jean Ferrat pas communiste et le Renaud de la belle époque. Au cours de sa carrière ses textes sont devenus de plus en plus engagés et aujourd’hui il est célèbre autant pour ses positions pacifiques et végétariennes, que pour les 60 albums qu’il a sorti.
Je vous laisse vous faire une idée avec la chanson Sei wachsam dont le titre peut se traduire par « Sois vigilant » :

« Ils appellent ça « peuple », mais ils pensent « sujets » »

La prochaine chanson plongera la plupart des Allemands nés dans les années 1980 dans la nostalgie. Le groupe Wir sind Helden est représentatif de la nouvelle scène allemande qui est apparue sous le feu de la rampe à la fin des années 1990 et a explosé dans le début des années 2000. On y retrouve la chanteuse Nena, mais dans un cadre, il me semble, un peu plus intéressant que pour Luftballons. La notice wikipedia date un peu mais elle est suffisamment complète pour que je n’ai pas besoin de répéter beaucoup de chose. Il est tout de même nécessaire de rajouter que le groupe s’est séparé en avril 2012 en invoquant des raisons de disponibilités (enfants et lieux d’habitations éloignés…).

D’autres représentants de cette nouvelle scène allemande sont les Hambourgeois des Sterne. Fondé en 1992 et révélé la même année avec le morceau Fickt das System (en bon français « Fuck le système ») le groupe est toujours en activité malgré une période moins active au milieu des années 2000. Ils ont sorti un album en janvier 2012.

Le meilleur pour la fin ! Prenons quelque chose de plus récent et faisons une place aux autrichiens dont il ne faudrait pas oublier la qualité de certaines créations musicales. Le projet Gustav a vu le jour en 2005 et est mené par la musicienne Eva Jantschitsch. Textes engagés et samples électroniques se marient avantageusement dans ses chansons. L’ironie est ici abrasive et la révolte s’enracine au plus profond des corps.

Et qu’on ne me dise plus que la langue allemande n’est pas mélodique !

Sources (outre les articles Wikipédia des artistes cités) :
– http://www.ohyeahsheperforms.com/the-artists/gustav/?lang=en
– http://diesterne.de/index.php/site/historie#
– http://www.wirsindhelden.de/2012/04/was-heist-das-%E2%80%9Ewir-sind-erst-mal-raus%E2%80%9C/
– http://www.reinhard-mey.de/start/biografie

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